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L'image des femmes dans la culture populaire
16 juillet 2007

Nos questionnements repris par la presse écrite...

Bonjour!

En parcourant le site de Cyberpresse, ce matin, j'ai lu un article très intéressant, de la journaliste Silvia Galipeau: Interdit aux filles. Voici donc, pour les curieuses et curieux d'entre vous:

Le lundi 16 juillet 2007

Interdit aux filles

Silvia Galipeau

La Presse

De Harry Potter à Lion King, en passant par Cars, Surf's up ou Madagascar, peu de filles décrochent le premier rôle au grand écran des enfants. Pendant ce temps, la littérature fantastique, longtemps réservée aux garçons, commence à se conjuguer au féminin. Actuel fait le point.

Non, vous n'avez pas la berlue. Harry Potter? Un gars. Shrek? Un gars. Ratatouille? Presque exclusivement des gars. Dans l'univers des films pour enfants, trois personnages sur quatre sont masculins.

Des chercheurs de l'Université de Caroline du Sud ont comptabilisé tous les personnages masculins et féminins des 101 films familiaux les plus populaires des 14 dernières années (sur les grands écrans entre 1990 et 2004). Conclusion? De tous les films analysés, seuls sept avaient un ratio plus ou moins équilibré.

Si l'on exclut les personnages muets, seulement un personnage sur trois est une femme. Pour ce qui est de la narration, la voix est masculine quatre fois sur cinq. Idem dans les foules: quatre personnages sur cinq sont masculins.

Vous souvenez-vous de la scène, dans le premier
Shrek, où une foule de personnages de contes se retrouvent à la porte de la maison de l'ogre? Il y avait les trois petits cochons, les sept nains, Pinocchio, Peter Pan, le Grand méchant loup... Ah oui, peut-être y avait-il aussi, quelque part, la Fée clochette.

Pas de madame rat

Samedi après-midi, à la sortie de
Ratatouille. Une petite puce de 5 ans lance un commentaire innocent, mais si lourd de sens pour sa maman: «mais maman, pourquoi il n'y a jamais de filles dans les films?»

Si vous ne l'avez pas vu, ni lu les critiques dithyrambiques, peut-être ignorez-vous que le dernier-né de Pixar met en vedette un petit rat cuisinier, Rémy. Le cuistot est issu d'une vaste communauté de rats, avec un papa, un frère, un ami, mais jamais de maman, de soeur, de cousine.

Dans les cuisines, un seul personnage féminin (le seul et unique du film): Colette. Ironiquement, dans une virulente tirade, elle relate tout le mal qu'elle a eu à se tailler une place dans cet univers (la cuisine) masculin.

Une chroniqueuse du
Washington Post, Liz Kelly, soulignait récemment que le film, par ailleurs apprécié de tous (la puce et sa mère y compris), s'inscrit dans une série de réalisations de Pixar, toutes dominées par les hommes: Cars, The Incredibles, Finding Nemo, Monster Inc., À Bug's Life, les Toy Story, etc. Bien sûr, ici et là, quelques personnages féminins, mais toujours secondaires. Les personnages principaux des huit derniers films de Pixar sont tous, sans exception, des garçons.

D'autres maisons de production ont osé mettre en scène des filles. Mais
Mulan et Pocahontas demeurent des exceptions. Plus généralement, les filles détiennent le rôle de la princesse, telle Little Mermaid, qui attend d'être sauvée par son prince. Tout un modèle...

L'actrice américaine Geena Davis a justement fondé un organisme, See Jane, visant à accroître la présence des filles à l'écran. Dans un discours livré en janvier dernier à Memphis, à la National Conference for Media Reform, elle a raconté sa stupéfaction, une fois devenue maman, devant le petit écran avec ses enfants. Dora mise à part («une notable exception»), où sont les filles parmi les
Looney Tunes, Winnie The Pooh et, son exemple préféré, Les Schtroumpfs? Une seule Schtroumpfette pour une centaine de joyeux Schtroumpfs.

Un monde d'hommes

«C'est une industrie dominée par les hommes», analyse Steve Hulett, codirecteur de The Animation Guild (TAG), un syndicat qui réunit les artistes, techniciens et autres artisans de l'industrie de l'animation américaine. Seuls 17% des membres du syndicat sont des femmes. Chez les dirigeants, les chiffres sont sans équivoque: presque uniquement des hommes, à 93%, révèle une enquête de l'Université d'État de San Diego.

M. Hulett refuse cependant d'y voir un complot. «Ce sont des hommes, qui racontent les histoires dont ils ont envie, dit-il. On entend souvent que les histoires de gars marchent mieux au box-office. Parfois c'est vrai. Mais dans certains cas, c'est n'importe quoi.»

Même les créations internationales n'échappent pas à cette tendance. «Dans le monde entier, les trois quarts des films pour enfants sont adaptés des contes traditionnels, avec un prince, une princesse, et donc des rôles plus traditionnels», note Jo-Anne Blouin, présidente et directrice générale du FIFEM (Festival international du film pour enfants de Montréal).

Ici, au Québec, Rock Demers a justement conçu ses fameux Contes pour tous afin de contrer cette disproportion. «J'ai toujours alterné entre un personnage principal masculin et féminin, dit-il.
La guerre des tuques, une fille, Opération beurre de pinottes, un garçon...» Au cinéma, cet équilibre est «essentiel», croit-il. «Cela prépare les jeunes, intuitivement, à percevoir l'égalité entre les deux sexes.» Le producteur a d'ailleurs trois autres projets en tête (dont deux donnant la vedette à une fille). «Malheureusement, le Québec a arrêté de financer les films pour enfants.»


Et voici un autre article, suggéré par Cyberpresse, sur le même sujet mais de la journaliste Sonia Sarfati:

FANTASTIQUES, LES FILLES!

Sonia Sarfati
La Presse

Depuis toujours fan de littérature fantastique, de science-fiction et de
fantasy, Sonia Sarfati suit le phénomène Harry Potter depuis ses débuts. Et elle a sa petite idée au sujet de l'arrivée d'héroïnes dans ces mondes qui, jusqu'à récemment, comptaient bien plus de garçons que de filles...

Même si les filles lisent plus que les garçons, le fantastique et la
fantasy ont longtemps été des domaines (quasi) réservés à la gent masculine. Ce qui, à mes yeux, explique pourquoi dans ces genres, les garçons préférant les aventures mettant en scène des héros de leur propre sexe, les demoiselles ont longtemps servi, au mieux, de faire-valoir; au pire, de «récompenses».

Puis vint
Harry Potter. Merci, J.K. Rowling. Pour une foule de raisons (mais c'est une autre histoire), ses romans ont rejoint les amateurs de ce genre (les garçons), mais aussi les adultes... et les filles. Qui constituaient un nouveau marché, intéressant parce qu'avidement lecteur. Un facteur qui, selon moi, n'est pas étranger à l'apparition de cousines d'Hermione aux commandes de sagas fantastiques... au moment où la série de J.K. Rowling est devenue phénomène littéraire - même dans la francophonie, jusqu'ici assez réfractaire à ce type de récits. Pour faire tourner cette roue lucrative, il y a eu un besoin de manuscrits. Plusieurs de ceux que les éditeurs, maintenant ouverts au fantastique, ont reçu mettaient des Ewilan, Candy et autres Storine au premier plan. Impossible d'y voir une coïncidence.

Sont ainsi nées les soeurs de Harry Potter... qui ne sont pas de petites soeurs. Elles sont de véritables héroïnes, à l'historique et au parcours semblables à ceux de leurs comparses masculins. C'est-à-dire qu'elles sont en général orphelines et élevées par des couples qui les aiment peu ou pas. Elles affichent au moins une caractéristique physique qui les rend uniques (à la manière de la cicatrice de Harry Potter) - couleur des yeux particulière, mèche de cheveux blancs, etc. Elles possèdent un pouvoir extraordinaire qu'elles vont découvrir par accident, au moment où elles apprendront qu'elles viennent «d'ailleurs» - un univers parallèle, bien souvent, où elles sont espéréees parce que c'est par elles que se fera la victoire sur les forces du Mal.

Bref, qu'on se le tienne pour dit: ces filles-là sont... fantastiques.

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Quelques suggestions (de Cyberpresse)
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La quête d'Ewilan et Les mondes d'Ewilan de Pierre Bottero (Rageot)
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Le pacte des Marchombres de Pierre Bottero (Rageot)
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Arielle Queen de Michel J. Lévesque (Les Intouchables)
-
Abarat de Clive Barker (Albin Michel)
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Blanche de Hervé Jubert (Albin Michel)
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Aurélie de Véronique Drouin (la courte échelle)
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Storine, l'orpheline des étoiles de Fredrick D'Anterny (Pierre Tisseyre)
-
Peggy Sue de Serge Bussolo (Plon)
-
Tara Duncan de Sophie Audoin-Mamikonian (Seuil et Flammarion)


Et voilà! J'espère que vous passez un bel été!

Laurence

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